Comprenons la disparition dans l’apparition même, mais avec quelque chose en plus de ce que nous disons. Ce quelque chose en plus, un excédent, on ne sait pas quoi en faire. Il vous retire quelque chose à vous-même. Il vous retire… pas il vous ajoute quelque chose. L’excédent vous retire quelque chose à vous-même d’essentiel. Un arrachement. Et à partir de là, vous ne pouvez plus vivre de la même façon qu’avant. L’artiste est un démiurge qui fabrique l’univers. Et, en tant que quelqu’un de pur, il ne peut pas vivre dans cette situation, il finit par se tuer. Ou il abandonne. Quelque chose meurt.
Mounir Hafez – 6 avril 1994