Imaginons un archer qui tire, qui est l’évolution, et son trajet modifie le point de départ du tireur. Il tire du sud vers le nord, vers l’évolution, vers la connaissance, vers l’immatériel, il tire, mais le trajet, la trajectoire, le parcours, ce qui se passe dans ce parcours modifie le point d’origine du tir. Il tirait du sud vers le nord, mais il y a un gauchissement qui se fait, il se passe des choses qui modifient le point d’origine, qui modifient le point d’où tire le tireur.
Ma vie, ou la vie du cosmos, l’agencement des structures les unes avec les autres, les ruptures, les liaisons et les déliaisons, les structurations et les déstructurations modifient l’origine, modifient le point de départ, déstabilisent le point de départ.
Ainsi, nous nous trouvons devant une origine qui se déplace constamment. L’origine, c’est l’homme, l’origine c’est Dieu, l’origine c’est le vivant.
Constamment il y a déplacement. Il y a incertitude, non-décidabilité, qui est maintenant devenue les axiomes de la physique.
L’homme naît de la rencontre avec lui-même, lorsqu’il se rencontre lui-même, à ce moment-là, il commence à être.
Mounir Hafez – 8 septembre 1991