Nous arrivons très près de l’idée que ce que nous touchons est inapprochable sans le symbolique. Le temps ne peut pas être approché. De même l’homme, de même mon cœur. Mon âme ne peut pas être approchée directement, touchée directement. Ça doit passer par le détour du symbolique.
… Je n’en ai pas trouvé trace chez les chercheurs comme S. Hawking ou H. Reeves, il y a une disqualification du symbolique. On dit : « Ce n’est que du symbolique, ce n’est pas réel. » Mais je ne crois pas qu’il y ait de réel sans le symbolique. Le symbolique est un accès à ce que le réel ne peut pas donner à voir. Le symbolique est une combinaison, un état composite, une composition qui est faite du futur dans notre imaginaire et de quelque chose qui est déposé, qui s’est sédimenté. Je crois que dans l’imaginaire … il y a une fabrication d’un futur. Faire être quelque chose qui n’existe pas. Un mariage, une alliance entre ce futur possible et quelque chose qui s’est déposé, qui est déposé dans l’âme humaine, dans la matière.
Mounir Hafez – 06 septembre 1993