12 novembre 2023

… Le « Plérôme » représente, ni quelque chose qui est, ni quelque chose qui n’est pas; ni il est, ni il n’est pas. S’il était, il ne serait que « Être » ; mais s’il n’était pas, il ne serait que « n’Être pas ». Il n’est ni bloqué par « Être », ni bloqué par « ne pas Être » ; c’est le Plérôme divin que l’on appellera le Néant ou la Plénitude.

Ce n’est pas une vue métaphysique ou philosophique, car dans mon cœur de créature existante, une qualité très importante, la miséricorde, prend sa source dans ce processus. Pour essayer d’expliquer cette origination, cette origine, on soulignera très justement que la miséricorde, cette puissance dans le cœur humain, survient quand l’on a laissé faire ce dedans, cette intériorité que l’on nomme la vie spirituelle. La miséricorde se conjugue sur tous les modes de la déclinaison. C’est une réalité intérieure de l’âme qui tourne constamment sur elle-même, en étant tous les aspects : nominatif, datif et ablatif. Cette miséricorde, comme tous les grands moments, les grands moteurs de notre vie, découle de cette naissance de la créature, de ce principe d’individuation, de différenciation, qui se trouve au commencement.

Mounir Hafez – 10 janvier 1990