Le Réel est ce jaillissement calcinant du présent, cette saisie de l’instant où se volatilise le moi. C’est une déchirure du temps qui ne laisse pas de trace. L’instant se détache, se sépare de la trame infinie, et en même temps marque la continuité éternelle de nouveaux commencements. Où commence le temps ? A moi. L’instant, c’est le départ de moi vers moi : présence coagulante et solvante à la fois de l’être en suspens.
Mounir Hafez – 2 juin 1984 à la Gendronnière, Congrès Zen international