On dira qu’une certaine lumière était contenue dans des vases, qu’une lumière, une énergie avait son contenant. Mais que lors du passage d’une énergie interne à une énergie externe, lorsque cette énergie s’est extériorisée, il y a eu bris, brisement des vases. Le passage de l’intérieur vers l’extérieur, le passage de ma réalité intime à mon existence dans le monde fait éclater mon aptitude à exister. Le passage d’une énergie de mon tréfonds à une énergie de « exister dans le monde avec les difficultés qu’il y a à exister dans le monde» fait éclater les vases et disperse la lumière. Donc les vases éclatent, se brisent. De même moi, ma réalité intérieure se brise lorsque l’être profond cherche d’une certaine façon à s’extérioriser dans le monde. En d’autres termes, il y a quelque chose qui est à garder et qui est constamment en retrait, qui est constamment, comprenez bien ça, inaccompli en moi.
Mounir Hafez – 4 mars 1987