Heidegger à la fin de sa vie montrait sur son bureau, dans un vase transparent, une rose. Et à côté de la rose, la photo de sa mère: le lien affectif qui le liait à son origine, à sa mère. C’est ce fameux lien affectif qui constitue un problème très difficile. En simplifiant, disons que nous fabriquons quelque chose qu’on appelle amour, qui permet de tenir ensemble le passé et le futur du système que nous vivons. Par une espèce de vision en arrière, de feed-back, une vision rétrospective de ce que j’étais avant d’être, en puissance d’être, et que je suis devenu. Cette puissance d’être, cette possibilité d’être, qu’à un certain moment j’incarne par ma présence ici, porte en elle la possibilité de mon pouvoir être, la possibilité d’aller au-delà de ce dont j’ai été créé.
Mounir Hafez – 7 septembre 1991