16 juin 2024

Ça n’existe pas d’abord un homme. L’homme est à se faire, à naître une seconde fois. A naître de la vie intérieure, naître de la vie spirituelle. Sans cette deuxième naissance, il ne se passe rien … La grande expérience, Dieu, c’est l’avènement dans l’âme de quelque chose qui n’existe pas. L’âme n’est pas donnée, elle a à se faire. A se faire comment ? Grâce à cette arrivée en elle de ce qui la porte au-delà d’elle-même, qui la fait se joindre à elle-même … Dans ce qui est avant l’homme, dans le primordial, dans ce qui va permettre l’apparition de l’homme, il y a comme une volonté et un désir de se voir. Dans cette vision du rien, il y a une volonté et un désir de se connaître. Dieu, face à ce caché qu’il est à lui-même, cherche à se connaître : « Trésor caché, j’ai désiré être connu, alors j’ai créé une autre vision, j’ai créé les créatures, le monde pour me connaître, pour me voir. » Dans la personne humaine, il y a une volonté et un désir de se connaître, mais pas en tant qu’individu. De connaître le Soi-même, de connaître le Moi, ce moi double qui est en même temps céleste et en même temps terrestre. De connaître cette dualité, de se connaître en plénitude en deux pôles.

Mounir Hafez – 18 février 1987