17 mars 2024

… l’homme va vivre du simulacre de : « J’ai senti ça, je veux ça, je peux ça… »

Ni il peut, ni il veut, ni il sent, ni il croit. Ceci lui est retiré au moment même où ça lui apparaît. Il y a comme une esthétique de la disparition en lui. De la même façon, si vous regardez une œuvre d’art, ce qui est le plus sensible dans une chose extérieure, belle, c’est-à-dire, qui vous ravit, qui vous tire hors de vous-même ; dans une œuvre d’art, vous avez la même chose, vous avez un moment où l’œuvre apparaît dans sa disparition ou disparaît dans son apparition, c’est comme vous voulez. Il y a un moment étrange, où ce qui est là, est tellement beau, tellement perturbant, tellement étranger à la sensation, à la beauté, au consensus de vos sens ou au consensus de la communauté humaine, qu’il y a disparition dans son apparaître.

Mounir Hafez – 25 avril 1990