Il existe un monde autre que le monde sensible, autre que le monde de l’entendement. Il y a un monde qui n’est ni celui des tensions, ni celui de la pensée, ni le monde historique. Le matin entre sommeil et éveil se situe une zone tout à fait riche, parce qu’elle permet des fulgurations, des passages de visions. La vision de ces moments frontière crée un monde. C’est que l’on appelle le monde du Malakût, le monde de l’Ange, « le Huitième climat » ; qui est au-delà de notre monde sensible, et notre monde intelligible, et qui n’est pas non plus ce que l’on pourrait dire, un monde d’amour. Ce monde est au-delà, il est extérieur à mon extériorité, il est là où les perceptions se font, où les musiques s’entendent.
Mounir Hafez – 8 mai 1991