24 mars 2024

Qui témoigne d’une blessure et d’où doit-on, peut-on s’observer ? James Joyce dit par Dédalos : « C’est à partir de la plaie ouverte du cœur, qu’il faut s’observer. » Sinon, c’est une observation zéro qui ne vous apporte pas un au-delà de ce que vous observez. Vous observez ce que vous êtes, mais pas les possibilités d’interruption de votre activité par d’autres activités, qui viennent croiser ces activités, qui viennent interrompre ces activités. Un flux qui viendrait interrompre d’autres flux et qui établirait ainsi, qui poserait ainsi un moi à un autre niveau que le moi que vous connaissez, le moi de l’homme porteur de son sexe. Il va y avoir une possibilité de s’observer à partir d’une blessure. Il faut une blessure actuelle pour aviver, pour faire naître une blessure dans l’enfance, ou dans votre enfance d’être, alors que vous n’êtes pas encore né. On l’appelle le pashoun, l’homme pas encore né, l’homme ordinaire, l’homme du commun, l’homme qui dit « Mais mon vécu, c’est tout ce que je connais, c’est l’essentiel. »

Mounir Hafez, 13 janvier 1993