29 septembre 2024

Quand vous allez vers ces zones exaltantes qui sont des zones de Xvarnah, comme le diront les mazdéens de l’Iran ancien, des zones de Gloire, de Lumière de gloire, de Lumière triomphale, pensez aussi à Mallarmé et à L’Absente de tout bouquet. Dans tout bouquet, c’est-à-dire dans ce que vous avez réuni en vous, quelque chose est absent. C’est cette absence irrémédiable, irréversible, qui donne sens – comprenez bien cela – à votre bouquet, à ce que vous avez ramassé de connaissances au sujet de vous-mêmes. Une dimension en est, mais fondamentalement, essentiellement absente. C’est la beauté même du bouquet, sa réalité, sa couleur, sa matérialité, pourrait-on dire. Cette absence, nous l’avons appelée le point qui attire le mouvement. Nous l’avons appelée naissance de Dieu en soi, ou découverte – si vous n’aimez pas le mot Dieu – du Moi transcendant.

Mounir Hafez – 25 février 1987