Nous avons une enfance humaine, et les lois humaines sont analogiques des lois de la matière. Il y a un moment où la matière est, avant la matière. La matière qui nous apparaît est ce qui reste de la matière qui était sans matière. Ce n’est pas facilement concevable, mais c’est avant que l’on puisse mettre dessus la lumière du concept, du concevable. Quelque chose d’avant le concevable, mais pas inconcevable. Ça précède le concevable. Le concevable va être le révélateur, comme une photographie, de quelque chose d’inconcevable. … Un état qu’on appellera souvent le paradis de l’origine, ou l’origine paradisiaque qui n’est engagé ni dans l’expérience, ni dans la matière, dont l’expérience que nous allons faire comme vivant va être une approche constamment déniée, reniée, rejetée…
Mounir Hafez – 21 juin 1993