7 janvier 2024

Il s’agit de rencontrer en soi le signe d’une séparation, de rencontrer en soi un refus intérieur, un refus de quelque chose, je ne sais pas de quoi, quelque chose en moi se refuse. Dans ce refus, il y a quelque chose comme une insurrection, une rébellion, une insoumission, quelque chose de fort. Et en même temps, quelque chose qui crée un mouvement de grande faiblesse. C’est que ce qui est refusé, quelque chose qui se refuse est extrêmement fragile, et sans fragilité, il n’y a pas de personne humaine.
Ce qui se refuse est donc extrêmement fragile et va chercher à se réfugier quelque part. Toujours en moi. Donc, deux mouvements, deux moments. Quelque chose qui se refuse, quelque chose qui dit non, je ne me donne pas. Je suis quelque chose qui dit non à, à toi qui me veut comme corps, à toi qui me veut comme état d’amour, comme état de religion, comme…
Quelque chose qui se refuse quelque part. Et puis, ce quelque chose qui se refuse, qui est fragile, vulnérable mais têtu en moi, c’est quelque chose qui va chercher à se réfugier quelque part, qui va chercher une niche en moi, où s’enkyster.
C’est une des définitions de l’âme.

Mounir Hafez – 4 mars 1987