L’homme est un phénomène. De ce phénomène peut surgir quelque chose qui est un phénomène plus fin, plus abstrait, plus immatériel qu’on appellera une forme apparitionnelle, qui est fait être, que l’on fait surgir ou qui est faite surgir, qui est extraite du contexte. Une apparition est quelque chose que je ne connais pas. Apparition, c’est ce qu’on peut appeler aussi une idée fulgurante, mathématique, ou intuition fulgurante qui est tout à coup une apparition à l’intérieur d’un système de pensée, qui est une structure lisse. A partir de cette structure lisse, dans cette structure lisse brusquement un surgissement, une bosse, un éclatement : une forme apparitionnelle. Une apparition qui ne dépend plus des mêmes forces que les forces de l’apparaître, de se montrer. L’homme est capable de ce Plus être, mais dans sa vie privée, spécifique, désavoue l’être qu’il est, désavoue ce qui est en suspension en lui, qui est sa potentialité, sa possibilité et dont dépend la transformation ou l’évolution de l’humanité.
Mounir Hafez – 5 février 1992