Témoignages de Georges Henein

Georges Henein, qui mentionne fréquemment Mounir Hafez dans sa correspondance et dans son journal, lui a dédié l’une de ses nouvelles intitulée « Les Bonnes adresses ». On ne peut s’empêcher de penser à lui en lisant la description qui est faite du personnage principal de celle-ci : « Entre deux coups de dents, un inconnu m’aborda et me posa la question de savoir si l’être entier serait, un beau matin, susceptible d’exister, l’être entier au sens même où, en mathématiques, l’on parle du nombre entier. Je compris alors que je venais de pénétrer au sein du groupe « Hypothèses » ».

Carnets :

« Vu Mounir. C’est un être rare, – un être en qui l’humain est imperméable à l’homme. Éclectique et rigoureux à la fois, parfois transparents, mais jamais soluble. »

« Henri Michaux, que nous revoyons toujours, voyage en cachette, et je crois qu’il parvient ainsi à ne pas se déplacer (voir théorie du moi intact). Mounir a décidé qu’il fallait en finir une fois pour toutes avec les voyages (« danger mortel pour l’intériorité de l’être »). Hier au soir, Bonnefoy observait avec plus d’ironie que de mélancolie : Il y a 10 ans lorsque nous nous réunissions nous parlions des derniers livres parus ; heureusement les livres nous ont faussé compagnie. »

Georges Henein « l’esprit frappeur » – L’atelier du possible – 1980